Lorsque l’on se lance dans un projet entrepreneurial, que ce soit dans le commerce, l’artisanat ou une profession libérale de manière individuelle, une décision cruciale à prendre est celle du statut juridique à adopter. Se présente alors le dilemme : opter pour le statut de micro-entreprise ou celui d’entreprise individuelle ? Cette décision n’est pas anodine, car chaque option offre des caractéristiques et des avantages distincts. Voici une analyse comparative entre la micro-entreprise et l’entreprise individuelle.
Sommaire
Présentation de l’entreprise individuelle et de la micro-entreprise
Le terme « micro-entreprise » est communément utilisé pour désigner ce qui est officiellement appelé le « régime micro ». Ce régime est divisé en trois catégories, selon le type d’activité exercée (micro-BNC, micro-BIC et micro-BA), offrant ainsi un choix au créateur d’entreprise individuelle. En résumé, un micro-entrepreneur est un entrepreneur individuel qui choisit d’adhérer à ce régime spécifique.
Une entreprise individuelle ne possède pas de personnalité juridique distincte. Cela implique qu’elle n’est pas reconnue comme une entité juridique à part entière. Néanmoins, depuis le 16 mai 2022, la législation distingue deux patrimoines distincts : celui de l’entrepreneur et celui de son entreprise. Cette distinction crée une séparation claire entre les deux patrimoines.
Le premier patrimoine englobe tous les actifs nécessaires pour l’activité professionnelle, tandis que le second regroupe les biens personnels de l’entrepreneur. En situation de faillite, les créanciers professionnels ne peuvent réclamer que les actifs du patrimoine professionnel et vice versa. Cette réforme vise à rendre le statut d’entrepreneur individuel plus séduisant et sécurisé.
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Tableau récapitulatif des principales caractéristiques de chaque statut juridique
Caractéristiques | Entreprise individuelle | Micro-entreprise |
Conditions d’application | Aucune | Seuils de chiffre d’affaires |
Statut social de l’entrepreneur | Travailleur non-salarié | Travailleur non-salarié |
Base de calcul des cotisations | Bénéfice net | Chiffre d’affaires (CA) |
Obligations comptables | Simplifiées | Ultra-simplifiées |
Imposition fiscale | Barème progressif | Barème progressif |
Option pour l’impôt sur les sociétés | Possible depuis 2022 | Impossible |
Prélèvement libératoire | Impossible | Possible sous conditions |
Quels sont les principaux avantages de l’entreprise individuelle et de la micro-entreprise ?
L’entreprise individuelle et la micro-entreprise sont deux formes juridiques très prisées par les entrepreneurs en France, en particulier pour ceux qui souhaitent commencer une activité à petite échelle. Voici les principaux avantages de chacune :
Entreprise Individuelle (EI)
- Simplicité de création et de gestion ;
- Contrôle total ;
- Régime fiscal avantageux ;
- Pas de capital social minimum ;
- Possibilité de bénéficier du régime de la franchise en base de TVA.
Micro-entreprise
- Simplicité fiscale et comptable
- Allègements sociaux
- Exonération de la TVA sous certains seuils
- Procédure de création simplifiée
- Flexibilité
L’entreprise individuelle et la micro-entreprise sont idéales pour les entrepreneurs qui souhaitent une structure simple avec peu de contraintes administratives et fiscales. Le choix entre les deux dépendra des objectifs spécifiques de l’entrepreneur, de son chiffre d’affaires prévu, et de ses besoins en matière de flexibilité et de simplicité de gestion.
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Quels sont les critères de choix entre l’entreprise individuelle et la micro-entreprise ?
Lorsqu’on hésite entre opter pour une entreprise individuelle ou choisir le statut de micro-entreprise, il faut considérer deux éléments clés : l’ampleur de votre projet entrepreneurial et la gestion économique. Ces deux formes d’entreprise partagent le même cadre légal, celui de l’entreprise individuelle, mais se distinguent dans leur fonctionnement.
Le premier élément à prendre en compte est le volume de chiffre d’affaires. Ce dernier joue un rôle déterminant dans le choix du régime fiscal. Si votre entreprise génère un chiffre d’affaires supérieur aux limites fixées pour le régime de la micro-entreprise, ce régime ne sera pas applicable, sauf pendant les deux premières années d’exercice, même en dépassant ces seuils.
Concernant la gestion des coûts, le régime de la micro-entreprise est souvent plus avantageux si les dépenses réelles de l’entreprise sont inférieures au montant de l’abattement forfaitaire proposé par ce régime. Il est important de réaliser cette analyse aussi bien sur le plan fiscal que social, en tenant compte des variations de taux et d’assiette fiscale.
La facilité de gestion du régime de la micro-entreprise, qui offre des avantages comme l’exemption de tenue de comptabilité complète, des coûts opérationnels réduits et une moindre complexité administrative, le rend particulièrement attractif pour expérimenter une activité. Ce statut est souvent privilégié par les entrepreneurs débutants ou ceux qui souhaitent développer une activité en parallèle d’un emploi salarié.
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Comment passer d’une entreprise individuelle à une micro-entreprise ?
Un micro-entrepreneur a la possibilité de choisir le régime d’imposition réel, qui se décline en deux formes pour les artisans et commerçants (soit le réel simplifié, soit le réel normal) et en déclaration contrôlée pour les professions libérales.
Lorsque ce choix est effectué, il faut adhérer au régime social standard des indépendants, connu sous le nom de régime de l’entrepreneur individuel traditionnel. Par ailleurs, un entrepreneur individuel traditionnel peut basculer vers le régime de micro-entrepreneur, à condition que son chiffre d’affaires reste inférieur aux limites fixées, ce qui le rend alors éligible au régime micro-social.